Le Ferrailleur du coin - je recommande
Le Ferrailleur du coin - je recommande
Aujourd'hui, ce n'est pas seulement que je n'ai rien à dire, mais en fait, je n'ai même pas envie d'être aimable. D'abord je me suis baladé dans la rue principale. Mais je n'ai rencontré presque personne que des silhouettes et des passants qui passent.
Il faut dire que le matin je suis allé chez le ferrailleur du coin. Chez ce ferrailleur, on a beaucoup parlé de bronze, d'argent, de ferraille bien sûr. Chez celui-là, on peut faire de bonnes affaires, et en catimini, il vend bien d'autres choses. Il vend aussi de l'or. Il vend aussi des armes.
Il vend toutes sortes d'objets que devant certains, on en a tout de suite ce feeling japonais qui prétend que tout a une âme et d’ailleurs pas seulement les objets, que derrière le muscle et l'argent il y a toujours l’esprit ça compte, et que même, l'esprit n'est que la main de ton vouloir (lien).
Il vend des bijoux en race métallique ainsi qu'en parlaient les grecs (lien).
Il vend toutes sortes d'armes, des épées vikings aux pistolets Remington (lien) de l'ancienne guerre de sécession.
Ce pistolet Remington 1858 Navy a - vraiment et à tous points de vue - une histoire et un cachet extraordinaires
C'est pas des blagues
On ne s'ennuie pas chez ce brocanteur, et réellement il y a de quoi admirer dans ses stocks, et pas que des bijoux de la race métallique (lien).
Il y aussi des marteaux en bois du genre de ceux dont se servent les altesses qui travaillent à la justice. Ils donnent tout de suite envie d’en discuter de marchander et même de façon très procédurière, du coté sacré des centimes et des kopecks.
A priori c'est un gars réglo comme on dit (lien).
Cela dit comme on dit aussi : les plus grands des voleurs après les banquiers et les garagistes, c'est peut-être bien les ferrailleurs.
C'est un vrai bazar chez ce ferrailleur du coin et on y trouve tout.
J'ai déjà fait des affaires avec lui, là je venais pour un marteau de justice en bois, du genre qu'on a envie d'en discuter et même de palabrer, pire en fait que dans la caricature d’autres continents. Il y en a un très vintage et très dans son jus, qu'il m'a déjà montré en images et que j’attends, et qui devrait arriver sous peu.
A priori je suis intéressé.
Mais encore quelques jours à attendre, c'est le service postal du coin qui le confirme.
Chez le Ferrailleur du coin, on parle de l'Invisible, et on parle de Dieu et puis des crèches chrétiennes qu'il est de bon ton de construire sur les tables à l'occasion des fêtes.
Le Ferrailleur du coin, il peut parler de Dieu et pas seulement à l'occasion.
L'autre fois, le Ferrailleur du coin, il m’a dit qu'il croyait qu'il croirait plutôt au diable.
M. Cochonou : je recommande aussi
De l'autre côté de la rue où se trouve le Ferrailleur du coin, on peut admirer la maison de M. Cochonou. M. Cochonou, quand je le vois, me pose toujours la même question : bonjour à toi, oh si sympathique touriste, alors aujourd'hui, quoi de neuf ?
M. Cochonou m’a dit qu'il avait fait construire sa maison selon des plans bien précis établis par lui-même.
La maison de M. Cochonou est très bien, comme M. Cochonou lui-même. Parfois en y repensant, je me demande qui va manger l’autre le premier, de M. Cochonou ou de sa maison.
C’est une drôle d’idée bien sûr (lien). Et donc, c’est une drôle d’idée bien sûr, une drôle d’idée qui ne viendra jamais à M. Cochonou.
D’ailleurs M. Cochonou ne serait même pas conspirationniste pour un sou ou pour un Kopeck, et d’ailleurs comme tout le monde en ville, ce n’est jamais lui, c’est les autres.
C’est un don qu’il a lui aussi comme ça et qui lui permet d’avoir de la joie, d’avoir de la joie.
La famille de M. Cochonou fait penser à des cartes à jouer de celles qui font partie du jeu des 7 familles justement, ils ont tous un air de Cochonou c'est certain, on les repère de loin.
M. Cochonou a ses caves remplies de toutes sortes de jeux qui parlent surtout de boucheries. Beaucoup de jeux chez lui qui vantent les boucheries, style sur la première et la deuxième guerre mondiale. Avec des petits soldats des figurines, et des cartes, et des papiers, beaucoup de papiers, de « papelars », et puis des tables de jeux, et toutes sortes de règles qui vont avec ce genre de jeux.
Il y a certains de ses jeux avec lesquels nous jouons, M. Cochonou et moi.
Mais pour dire la vérité, mais déjà : qu’est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est faux : qu'est-ce qui est faux dans tout ça et puis la vérité.
Rouge-Gorge - de Pixabay (lien)
« La signification spirituelle du Robin européen est plus que ce que l'on voit ; il constitue un pont entre les mondes matériel et spirituel. Sa présence pourrait être une excellente nouvelle, un lancement qui déclenche le développement personnel et sollicite un examen de conscience ainsi qu’une vision spirituelle. Connaître ces significations permet d’être plus étroitement avec la nature et le moi intérieur. » (lien)
M. Cochonou est du genre à maitriser sa propre vérité, c'est à dire que chez M. Cochonou, tout est propre et confortable, et puis il y a Mme Cochonou et leurs deux enfants.
En vérité chez M. Cochonou, on croit à la vérité, et la grande vérité, c'est que chez les humains on ne croit pas toujours aux mêmes choses et là : M. Cochonou, il en aurait des choses à dire et à redire.
Comme beaucoup, beaucoup de gens, M. Cochonou, il a du caractère, et même dans le privé.
Chez M. Cochonou on croit dur comme fer qu'ici, chez M. Cochonou, c'est le paradis et que même d'ailleurs : nous sommes tous ou nous devons tous être libres, majeurs et vaccinés.
C'est ça, la civilisation et l'invention du bonheur ici.
Il y a de la joie.
Tous ceux qui ont le moindre doute là-dessus ne seraient que des asociaux en herbe, des conspirationnistes et des huluberlus (lien) – pas du tout des gens fréquentables comme chez M. Cochonou il se doit.
M. Cochonou, il est comme ça.
Le ferrailleur du coin et M. Cochonou forment un bon binôme. Un peu comme dans beaucoup de séries américaines des années 1980 (lien), il y a celui qui est plutôt brun et celui qui est plutôt blond.
Ils sont des notables du quartier et des piliers de la communauté de la ville.
Tout le monde sait qu'avec eux, on peut avoir des bons sentiments et des conseils pour pas cher. Ces bons conseils et ces bons sentiments ne valent rien, mais personne ne dit rien et tout le monde s'en fout, vu que « c'est pas cher » et que ça donne de la joie.
Tout le monde est content.
Il y a de la joie.
Plus loin il y a d'autres rues, d'autres quartiers, d'autres commerçants, d'autres piliers de la communauté.
Plus loin il y a d'autres mots d'autres accents il y a d'autres codes.
Parfois il faut faire attention, deux mots qui paraissent aimables, deviennent deux rues plus loin : des débuts d'embrouilles inextricables.
C’est vous qui voyez, oh yes.
Quand on a compris ça, qu’il y a de toute façon toujours plus gros et plus méchant que soi : on devient un peu circonspect et même un brin philosophe.
Même là, M. le Ferrailleur et M. Cochonou peuvent vous en parler plus précisément.
Ils sont tous les deux de très bons commerçants et avec une très bonne communication.
Graffiti coloré et street Art - de Pixabay (lien)
Il y a bien sûr d'autres crémeries (comme on dit) et pas que celle de M. le Ferrailleur et pas que celle de M. Cochonou.
Il y en a pour tous les publics.
Les commerçants de la ville savent s'adapter à leur public et aussi adapter leur communication, suivant ceux et celles qui se présentent.
Ainsi sont-ils et ainsi sont-elles.
Ils sont champions, les commerçants et les autres piliers de la communauté, pour bien présenter : leurs produits, leurs devantures, leurs bonnes intentions et leurs bons conseils qui ne coûtent rien, et que tout le monde en a de la joie.
C’est ça qui compte, et d’ailleurs, c’est ça qui est vraiment important : que tout le monde ait de la joie.
Particulièrement dans les crémeries (comme on dit) de M. le Ferrailleur et de M. Cochonou on peut faire des bonnes affaires, et d'ailleurs je mets un « 5 étoiles ».
Je recommande.
Odal GOLD