L’autre visage de cette société mercantile




      John Maynard Keynes – qui est l'un des plus grands économistes de la grande histoire occidentale – avait admis la vraie place due aux élites mercantiles :

     « Ainsi donc l'auteur de ces essais, malgré tous ses coassements, continue d'espérer et de croire que le jour n'est pas éloigné où le Problème Economique sera refoulé à la place qui lui convient : l'arrière-plan. »

 

     Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) était un romancier et dissident russe.

     « Vus par un homme qui a connu la pénurie, la misère et le goulag de l'autre côté du rideau de fer, les États-unis ne sont pourtant pas le pays du rêve.  L'Amérique est, pour Soljenitsyne, un supermarché ambulant dont l'impératif de consommation piétine toute dimension spirituelle. Une société matérialiste à l'excès, créatrice de frustrations et de malheur. » [1]

 

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Les mythes du 21ème siècle : perversion sociale et …cohésion sociale

 

     Nous sommes en partie ce que sont nos gênes, et en partie ce que notre vie fait de nous. C'est toujours les deux.

     Ceux qui croient dominer le contexte social ne veulent presque toujours n'y voir que les gênes ou la volonté d'un dieu – et leur domination (sociale) comme étant « naturelle ». Ils arrivent même parfois à imposer cette conception aux « laborieux ».

     Ceux qui se sentent « injustement dominés » ne veulent voir dans cette domination que les raisons sociales et celles du milieu, et ils ont souvent raison.

 

     Il y a d'autres mythes qui participent à la perversion sociale – ou à la cohésion sociale selon.

     Aux États-Unis par exemple, il y a le mythe de la mobilité sociale.

 

     Et puis, pour ceux qui ne croiraient pas à ces mythes, notre société mercantile a parfois d'autres moyens. Alors elle leur montre « son autre visage ».

 

 

 

 

Le mythe de la mobilité sociale aux États-Unis

 

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« (Aux États-Unis) il y a des individus qui arrivent à grimper l'échelle sociale, mais pas autant que nous nous plaisons à l'imaginer. Les histoires de personnes sorties de la pauvreté et devenues riches sont très très rares. Il n'y a que 3 % des gens issus des 20 % les plus pauvres qui finissent leur vie parmi les 20 % les plus riches. Les États-Unis semblent même, dans la mesure où l'on peut mesurer ces choses, afficher le plus faible degré de mobilité sociale parmi les pays avancés. » [2]

 

     C'est assez facile à expliquer, comme le fait ailleurs Le Monde Diplomatique :

 

« D'un bout à l'autre de l'échelle des revenus, les parents transmettent à leurs enfants leur éducation, leurs réseaux d'influence, la qualité de leur accompagnement médical… mais aussi leur fortune.(…) »

 

     Oui, la mobilité sociale américaine est une chimère.

 

 

 

     Et malgré cette vérité vérifiée comme jamais, c'est paradoxal :

 

     « En 1983, 57 % des Américains pensaient qu'il était possible de "démarrer pauvre dans la vie et de finir riche". En 2006, la proportion atteint 80 %. Entre 1983 et 2006, la part du revenu national absorbée par le 1 % le plus riche a néanmoins presque doublé, passant de 9 % à 16 %. » (Serge Halimi)

 

« L'Amérique est maquillée comme une voiture volée dont la couleur originelle apparaît à qui se donne la peine de gratter. L'élection de Barack Obama est le dernier coup de peinture en date, celui qui permet encore d'affirmer que le projet américain est « quelque chose de plus grand que la somme (des) ambitions personnelles, que toutes les différences dues à la naissance, la richesse ou l'appartenance à une faction ». (Extrait du discours d'investiture de l'actuel président des États-unis, Barack Obama). Celui qui permet de redonner consistance à un hypothétique rêve.

 

L'Amérique : une minorité qui vit son rêve, et une majorité aliénée qui se contente de le rêver. »  [1]

 

     Le conditionnement est toujours là où on ne le voit pas !! ?? !!!

 

     Mais face aux récalcitrants, face à ceux qui ne se feraient pas conditionner si facilement et qui ne voudraient pas croire au « rêve », il y a d'autres moyens plus radicaux. A ceux-là, la société occidentale mercantile montre son « autre visage », elle leur parle parfois « programmation et contrôle mental » et même «  stratégie du choc ».

 

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La société mercantile montre son autre visage aux « incroyants » :

 

     Et cet autre visage n'est pas gentil…

 

« Historiquement, les États-Unis ont toujours traité leurs plus dangereux condamnés avec une dureté irrationnelle. Cela remonte aux jours des travaux forcés, où les bagnards travaillaient enchaînés entre eux (toujours d'actualité dans certaines institutions pénales du Sud profond). Et aujourd'hui, la plupart des américains respectueux de la loi aiment que les délinquants nationaux, souvent coupables de crimes choquants, soient traités sévèrement. (…) » [3]

 

 


     Et tout aussi réellement : 

 

...Le projet MK-Ultra avait pour objet l'étude des moyens de manipuler l'esprit humain, et les recherches étaient menées sous la houlette du docteur Gottlieb.(…)

Gottlieb vécut quatre-vingt ans, dont vingt-deux dans l'ombre. Il avait dirigé le service scientifique de la C.I.A. De son temps, on surnommait plaisamment sa division le « département des potions et des coups fourrés ». En réalité, Gottlieb avait financé et organisé des activités de torture médicale sans précédent, qu'il dirigea dans le plus grand secret pendant toutes les années qu'il passa à l'Agence. Pour cela, il avait constitué une équipe de docteurs ayant les mêmes idées que lui, soutenue par d'éminents médecins extérieurs à la C.I.A qui prêtèrent souvent leurs noms et leurs patients pour de monstrueuses expériences...

L'Agence l'autorisa à travailler selon sa propre éthique, qui voulait que la fin justifie les moyens. » [3]

 

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« A Londres, le Times écrivit : « Quand Churchill évoquait « un monde assombri par les lumières noires de la science pervertie », il faisait référence aux expériences abjectes que les docteurs nazis menaient sur des êtres humains dans les camps de concentration. Cependant, cette remarque aurait aussi bien pu s'appliquer aux activités de Sidney Gottlieb à la C.I.A »

Il avait passé le flambeau à d'autres – des médecins qui avaient étudié ses méthodes et pensaient réussir là où, il avait échoué : trouver comment contrôler l'esprit d'un individu et faire plier sa volonté. Ils travaillaient souvent dans le cadre de séances de torture validées par l'Etat et parfois pour des groupes terroristes. Tandis qu'en Syrie, en Irak, en Iran et dans les régimes répressifs d'Amérique latine, les salles de torture résonnaient encore des hurlements des victimes, hommes ou femmes, que l'on immergeait dans l'eau avant de leur envoyer des décharges électriques dans les gencives, les tétons, les organes génitaux ou l'anus, que l'on effrayait avec de fausses exécutions ou que l'on attachait dans des positions atrocement douloureuses, les médecins du programme américain cherchaient de nouvelles méthodes pour provoquer chez les victimes un sentiment de totale impuissance et pour les affaiblir afin qu'elles obéissent à leurs bourreaux.

En 2006, Amnesty Internationnal établit que des centaines de médecins participaient à ces recherches. » [3]

 

     C'est intéressant, parce qu'à ce jour,  aucun de ces tortionnaires n’a jamais été condamné par un tribunal ou même par la morale publique occidentale. Beaucoup continuent sereinement leurs activités de tortionnaires. Ils sont tous décorés, citoyens d'honneur reconnus par leurs pays et par leurs concitoyens, et ni Amnesty International ni aucun journal bien-pensant ni aucune organisation ne leur fait de procès ni de chasse acharnée, à eux – apparemment.

 

 

 

Un exemple parmi d'autres des expériences du Dr Gottlieb :

 

« En avril 1951, les États-Unis et les forces alliés contre-attaquèrent sauvagement et firent de nombreux prisonniers nord-coréens. Ces derniers furent enfermés dans un camp sur l'île de Koje, en Corée du Sud. Ce mois mois-là, un porte-avion de l'US Navy transformé en laboratoire par l'unité 406 s'immobilisa près des côtes. Officiellement, le bateau se trouvait là pour régler un problème d'épidémie de dysenterie amibienne parmi les prisonniers. On procéda à trois mille prélèvements oraux et rectaux.

Au cours des mois qui suivirent, presque vingt mille prisonniers furent victime de la maladie (la peste bubonique testée pour l'armement biologique) ; mille huit cents périrent. (…) » [3]

 

 

Une manière de voir

 

     On dit déjà que la prostitution, c'est le premier des métiers. Il n'y a pas que les pauvres qui se prostituent. La prostitution intellectuelle aussi, "c'est puissant". Pour garder son rang.

                      

     Mais il n'y a pas de morale à tenir avec le travail et l'argent, et donc avec la prostitution 

 

     On finit juste par s'oublier soi-même. Pour prendre une expression courante, on finit par vendre son âme au Diable – c'est-à-dire qu'on finit transporté (un « diable » est un outil de transport de charges, voir la définition imagée dans la langue française) dans une musique qui n'est pas la sienne, la musique de la souffrance la plus terrifiante, du labeur ou de la matière la plus vile.

 

 

 

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                                              [1] Tiré de  l’article de Romain LEFFER                                                

     

                                                                 [2] Paul Krugman, le columnist le plus en vue du NYTimes,

    

                                                                 [3] Extraits du livre :

                                                                       « Les armes secrètes de la C.I.A » – tortures,           

                                                                       manipulations et armes chimiques – de Gordon Thomas (Points)

 



 

 



14/08/2009
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