D'une manière générale, dans les esprits, ce qui domine le plus généralement c'est le conformisme.

            Il est très difficile pour des individus de dire autre chose que ce qui est dit d'une manière générale.

            C'est à dire que les individus, avant d'intervenir, de dire ce qu'ils pensent, repèrent autour d'eux ce que pensent les autres. S'ils pensent qu'ils sont minoritaires, eh bien ils vont se taire. Et s'ils sentent qu'ils sont majoritaires, ils vont oser intervenir, dans l'espace public.

            On voit bien que la censure, c'est bien après cela : le conformisme, l'autocensure - et après censure, pour les plus courageux : ceux qui essayent d'intervenir en étant minoritaires, seul contre tous. Quand on a vu que le premier qui va dire la vérité, va être exécuté.

            Oui, il y a des conformismes.

            (Isabelle Veyrat-Masson)

              Les infirmes d'hier feront demain les meilleures infirmières, disent-ils. À chaque chose malheur est bon, et douleur devient le don de demain. C'est pourquoi tout le monde a un grain de disharmonie. J'ai parfois une propension à déprimer, et il m'arrive de délirer d'ennui - j'ai « quelque chose », je ne sais pas exactement quoi, et je ne crois pas que quelqu'un pourrait me le dire.

            Je vois chez les autres, bien des démêlés avec la nature. Je n'ai jamais vu quelqu'un de droit, ou de droite.

            Mais toujours ce serait pour devenir plus grand, plus fort, et plus droit encore, disent-ils. Et si le nombre d'or existe, c'est que la perception de ce qui est beau, juste, idéal, droit, valant la peine d'être vécu, la souffrance, et le bonheur - serait quelque part la même. Il y aurait donc un sens à la vie. À notre vie ?

            De sens, Cela a-t-il ?

           De prendre son temps pour savoir ce que l'on aime soi-même, ce qu'on désire et à quoi on aspire vraiment : il est déjà difficile. Time is time. Mais moi j'ai tout mon temps. Ces moments-là ne sont pas si nombreux.

            Impossible ensuite il est, de filtrer complètement ce qui convient ou non, dans les conditionnements, les idées reçues, et l'éducation que notre propre famille nous dispense, et que notre entourage nous dispensera.

            Cela prendrait trop d'énergie, et couperait de trop de plaisirs et de trop de tranquillité. C'est pourquoi le conformisme fait la loi, et que de toute façon, chacun, tous, nous préférons à certains moments, composer, nous compromettre - quand même.

             Alors il n'y a que comme cela qu'on trouve un refuge.

             Cela n'est pas si grave ?

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