CONTE RUSSE (Introduction)
Ivan venait de très loin, de la ville de Novgorod-la-cité-marchande. Il avait acquis un beau fusil, de la verroterie, et il lui restait quelques pièces d'or. Il était arrivé près des Marches Tartares après un long périple, qui l'avait conduit près du lac Baïkal.
Cela faisait plusieurs heures qu'il marchait dans la steppe enneigée. Il arriva bientôt devant une isba qui ne payait pas de mine.
Une petite vieille se tenait debout contre la porte.
« Petite mère ! », la héla Ivan, « Je m'appelle Ivan ; peux-tu m'offrir l'hospitalité et le couvert ? – je te paierai ! »
La petite mère lui répondit : « Je n'ai presque rien, mais viens, bois, mange – je te le donne pour rien – et repose-toi ! »
Dans l'isba, il n'y avait presque rien qu'un pauvre poêle, une table et un maigre repas dessus, tout prêt. Alors Ivan remarqua que la petite vieille n'avait sur elle que des hardes et qu'elle paraissait bien maigre.
Il lui tint ces paroles :
« Tiens, petite mère, voici ma pelisse pour te tenir chaud, et ces quelques morceaux de viande séchée. Et je te donne aussi ces quelques pièces d'or qui me restent – pour toi – pour m'avoir invité alors que tu n'avais rien. Moi je ne veux rien de toi, et j'ai confiance en ma bonne fortune ! Je te salue bien et je vais continuer mon chemin, petite mère ! »
La babouchka lui rétorqua :
« Je n'ai jamais rencontré quelqu'un de bon comme toi, Ivanovitch. En vérité je suis une Baba Yaga, et je veux te donner cette petite boite merveilleuse. Elle est magique. Si tu l'ouvres, en sortira une ville qui sera à toi, avec ses palais et ses dômes d'or. »
Ivan la remercia et continua son chemin.
Plus tard, arrivé près de l'un des nombreux rivages du lac Baïkal, il entendit des appels au secours.
Il courut et il vit un petit père cerné par les loups. Ivan n'hésita pas, et ajustant son fusil, il abattit immédiatement deux loups tandis que le reste de la meute s'enfuyait.
Le petit père s'approcha d'Ivan et lui baisa les mains.
« Pour te remercier », dit le petit père, « tiens – prends ce sifflet enchanté. Chaque fois que tu le porteras à ta bouche en sifflant trois fois de suite, alors un millier de soldats armés apparaitront à ta rescousse ! ».
Ivan le remercia et continua sa route.
Longeant toujours les rives du lac Baïkal, il arriva à une vaste clairière. Là, une biche essoufflée vint d'elle-même vers Ivan.
Les chasseurs arrivaient à cheval, c'était des Tartares du roi Mozdouc.
« Ils veulent m'égorger ! », fit la biche pleine de frayeur à Ivan, surpris qu'elle lui parla ainsi.
« Sauve-moi », lui souffla la biche, « et je te ferai un superbe cadeau ! »
Alors Ivan prit son fusil et abattit quelques Tartares, car il était bon tireur. Les autres, interloqués par ce feu nourri, s'égayèrent.
D'un seul coup, la biche se transforma sous les yeux d'Ivan en une belle jeune fille aux boucles d'or.
« Je suis la princesse Vassilissa la-très-belle », commença la jeune femme « … un sorcier de la cour du roi tartare Mozdouc m'avait transformé en biche. Tu m'as protégé du roi des Tartares Mozdouc, qui m'avait enlevé à ma patrie, et ton geste a rompu le charme. Et maintenant si tu le veux, ma vie t'appartient et je serai pour toujours liée à ton destin ! »
Mais une foule de guerriers Tartares se dessinait et grossissait à l'horizon, appelée en renfort par les premiers chasseurs. On entendait comme le grondement de toute une armée qui avançait.
Alors Ivan pensa au sifflet dont le petit père lui avait fait présent, quelques heures plus tôt – et le mettant entre ses lèvres, il siffla trois fois de suite.
Mille soldats apparurent et allèrent directement combattre les Tartares. Ivan siffla, encore et encore, et des milliers et des milliers de soldats allaient écraser les troupes Tartares du roi Mozdouc.
Quand la bataille fut gagnée, Ivan pensa à la petite boite magique que la pauvre petite mère de l'isba lui avait recommandée comme étant une boite magique. Il l'ouvrit.
Une ville magnifique en surgit et s'étala tout autour d'Ivan et de la princesse Vassilissa la-très-belle, là, sur les rives du lac Baïkal. Des toits harmonieux, des dômes d'or resplendissants et des rues splendides s'offraient maintenant à perte de vue, remplies de gens aussi beaux et heureux que les soldats, eux, avaient été efficaces.
Partant de Novgorod-la-cité-marchande, Ivan était allé vers l'Est tenter l'aventure. Il devint le tsarévitch de la Cité magnifique et il se maria avec Vassilissa la-très-belle. Ils vécurent heureux et ils eurent beaucoup d'enfants.
Ainsi le sort avait récompensé Ivan de son bon cœur intrépide.
Et maintenant ?
Et maintenant, ce qu'il faut savoir du nouveau monde merveilleux d'Ivan (Ivan qui venait de Novgorod-la-cité-marchande : [lien]
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