Les braves gens et les pendus
« Édouard III d'Angleterre, qui provoquera la Guerre de Cent-Ans, prendra position devant Calais en 1346, après la bataille de Crécy. La ville résistera au siège pendant huit mois. Le gouverneur, faute de secours, devra accepter la rédition en août 1347.
Six bourgeois de Calais, conduits au bourreau par Eustache de Saint-Pierre, remettront les clefs de la ville à Édouard III, pieds nus, en chemise et la corde au cou. Ils proposeront leur sacrifice afin d'épargner la population. La reine Philippine de Hainaut, admirative du courage des sacrifiés, demandera à son mari de leur épargner la pendaison. » (Wikipédia)
Dans cette société là, ils ont tous un air de famille, du PDG aux employés de base. Ils sont obsédés par le Foot, le sexe et leur travail. Tu leur enlèves le Foot et leur travail, qui les remplissent intégralement, et ils ne sont plus rien. Sans doute en souvenir de la Bataille de Calais, les bourgeois de la société capitaliste dans laquelle je vis portent souvent la cravate, qui symbolise simplement leur état de vaincu, de ... condamné à l'humiliation et à la pendaison.
Au temps de la bataille de Calais, on pendait souvent les gens. Il paraît que les gens qui sont pendus meurent en pleine érection. Pour ce qui est du sexe, je suis amateur, et je regrette plutôt d'avoir dû souvent passer mon tour. Mais presque tous les travailleurs et les nantis de la finance, ils sont comme pendus.
Ce n'est pas qu'ils aiment vraiment le sexe, même si apparemment il n'y a que ça dans leurs gestes, leurs affirmations d'eux-mêmes, leurs pensées et les qualificatifs affectueux qu'ils s'envoient entre eux. Ou alors ils l'aiment d'une manière étrange. Certains propos font curieusement partie des rapports entre eux : « enculé, sale pédé, je te nique… ». Il y en a qui sont spécialisés pour tenir des conversations entières rien qu'avec ces trois mots, et ils peuvent être 4 ou 5 à se les envoyer entre eux, entre potes paraît-il – pas homosexuels paraît-il – affectueusement.
Ce n'est pas seulement qu'ils sont refoulés, ou qu'ils sont, après tout, l'expression même de la vie ou du moins de certains de ses fantasmes. Il paraît que les fourmis ont entre elles des attouchements, preuve qu'elles ne seraient pas totalement asexuées. Le citoyen moyen n'est certes pas asexué, mais est-ce que c'est pour autant une sexualité d'animal à sang chaud ?
La plupart des nantis de la finance et des prolétaires, ils sont comme les bourgeois de Calais, sauf que le chanvre antique de la corde qui va les pendre a été remplacé par la soie de la cravate, sauf que le nœud coulant a été resserré autour de leur cou d'une manière définitive. Ils sont pendus. Ils n'aiment des autres gens (leurs responsables politiques, religieux (ils en veulent souvent), les collègues et leurs voisins) que le coté Bling Bling que ces derniers peuvent affecter dans leur volonté affichée de « niquer ». Il ne faut pas chercher d'autres causes ou d'autres raisons à certains de leurs choix collectifs, qui peuvent paraître curieux. Ils ne sont pas plus compliqués que ça.
Et quand ils ne donnent pas leur cœur au Pape ou à Staline, ou à la Compagnie capitaliste qui les emploie, et qu'alors ils en sont tout vides – il y a les magmas de gens qui décident de donner leur affection et leurs larmes pour la mort de Lady Di. Trente ans après l'accident fatal à Lady Diana, tous ces gens et tous ces citoyens continueront leur pèlerinage et iront s'agenouiller au Pont de l'Alma et déposer des Fleurs en souvenir à sa mémoire. Ainsi leur cœur et leur substance se remplissent.
En ce qui concerne Lady Diana, je ne dis pas que c'était un personnage mauvais ou antipathique, mais en ce qui me concerne elle ne sera jamais rien, et mon cœur n'est pas encore si vide qu'il doive s'accrocher à de telles chimères « people », à ce genre d'opium populaire qu'est l'amour par procuration et les sentiments faciles.
Dans cette société là, il y a comme un air de famille. Les gens, le PDG, le prolo, le bourgeois, le sage, l'exécuteur, le travailleur, ils se regardent les yeux exsangues et la langue sortie, toujours des poignards et du venin malicieux au bout. Ils sont tous comme pendus. Ils manquent d'oxygène.
Ils n'arrivent pas à respirer. Ils manquent d'inspiration. Ils n'ont rien à dire, à part leur travail, le foot et l'amour Bling Bling (Inspiration). Leur cœur ne contient que ce que le Foot, leur Compagnie capitaliste et Lady Diana y a mis (Contenir). Comme ils sont pendus, ils ne cessent d'expirer (Expiration). Leur souffle est comme coupé. Ils manquent d'oxygène.
C'est juste une réflexion comme ça, sur les bourgeois, les nantis de la finance et les prolétaires et les pendus, elle vaut ce qu'elle vaut. Peut-être qu'effectivement, c'est une réflexion d'extra-terrestre, question de point de vue.
Si tu as vu le film « Macadam Cow-boy » avec Dustin Hoffman, saches que je me vois exactement comme le personnage principal et un peu aussi comme Dustin Hoffman.
C'est l'histoire d'un type de la Country, un paumé dans la trop grande ville, cette fourmilière ultramoderne. Lui et Dustin Hoffman, ils survivent comme deux humains dans une fourmilière. Alerte dans la fourmilière ultramoderne, il y a deux paumés, deux indépendants, ça vaut bien un film.
Tout paraît bien réglé et les gens dans les rues et dans les alcôves, mais sont-ce bien des gens ? – ont l'air de courir en sachant, eux, où ils vont.
Mais chaque fois que Macadam Cow-boy les approche d'un peu plus près, ils ont tous « quelque chose ».
En ce qui concerne la lame du Tarot, Le Pendu indique un blocage, une attente, une impossibilité de réagir, la solitude. Les lames avoisinantes indiqueront si cette situation va perdurer ou non.
Les assemblages avec:
La Maison-Dieu = risque d'accident.
La Lune = immobilisation au foyer.
L'Arcane sans nom: libération, déblocage
Odal GOLD