Et le goût de mon sang, je bois à celui d'autrui
« Le mensonge, ce rêve pris sur le fait et seul amour des hommes. » (Céline)
Mais toujours dire la vérité, n'avoir qu'une parole et être éternellement honnête, c'est un désir nul d'encéphalogramme plat.
Nous avons un niveau de vérité (et c'est tout), le poids que nous pesons nous-mêmes, et les circonstances de l'infini, qui peuvent nous aplatir.
Le droit à la science, oui, mais jusqu'où la vérité entrevue, le simple fait de savoir les choses, ne peuvent-ils pas nous faire éclater le cerveau ?
La vérité et la science ont un coût, et il y a un moment où plus aucun homme ne peut suivre dans le poker menteur des connaissances.
La science n'est pas forcément honnête. Ce que croient ses adorateurs, leur religion, leur vie, ils l'imbriquent en elle. Savoir rend dangereux, et tout finit par se liguer contre celui qui paraît dangereux. La peur provoque de mauvaises réactions.
La peur et la connaissance ne font qu'un. Sans cœur en vérité l'on ne peut rien savoir, on ne fait que répéter la comédie enseignée.
Beaucoup cachent derrière leurs croyances la peur qu'ils ont d'eux-mêmes.
Le monde n'est pas dirigé par des génies, et l'intelligence et le courage ne triomphent pas.
Ceux qui semblent nous diriger, d'ailleurs, ne sont pas ceux qui profitent le plus de nous. Les gens de la Jet Set, quand il m'arrive de zapper sur leurs extraordinaires personnalités, je me demande comment cela est possible, que ce soit eux nos maîtres véritables : ceux qui jouissent vraiment du système.
Ce sont pourtant eux dont la Justice préserve le mode de vie, et les privilèges.
Ils ont pourtant l'air, textuellement, abrutis et répugnants, ennuyeux et sinistres, poupées de son et tarés. Curieux que je sois le seul à le remarquer.
Mais peut-être que je ne regarde pas assez autour de moi, et que ce n'est pas mieux que ce que je zappe !? Et en fait, c'est la seule explication.
Mais, moustiques, vous qui êtes tous contre moi et mon teint si pâle, allez donc voir ailleurs si je suis.
Il y a plus intéressant, et plus vigoureux, et plus amusant, et plus isolé.
La mythologie d'un peuple c'est son histoire, sa bataille, son cœur. Ça bat et ça se bat de partout. C'est le feu de la pensée, l'enclume et le marteau des souvenirs. (La plupart des peuples, comme la plupart des humains, ont perdu le feu de leur pensée, ont perdu leur propre cœur.)
Le cœur est le siège des sentiments. Le cœur est le siège du feu de notre pensée.
La politique, c'est aussi de la bonne cocaïne. Alors je fume les nations et les civilisations. Je fume les frontières et le droit des peuples et des cultures. Alors je baigne comme dans un liquide amniotique, et je grandis, et je deviens un homme.
Parfois je vois les gens d'ici, comme étant enchantés et devenus durs comme le bois blanc d'un manège magique. Ils ne respirent plus. Ils sont gentils comme les portiques d'un club de plage.
Chaque fois qu'il y a un nouveau visiteur dans le coin, ils espèrent des perturbations – et pour échapper à l'enchantement, et pour revivre dans leur chair, le mauvais goût et la méchanceté.
Heureusement, le charme a toujours raison.
Ailleurs, ce n'est pas vraiment mieux.
Alors je me fais saigner, moi-même avançant la monnaie à moi-même, et le goût de mon sang je bois à celui d'autrui.
Des sentiments qu'on appelle amitié, attirance, chaleur humaine, goût de l'homme et de la femme, larmes et rires humains, sympathies, alors j'y crois aussi dur que mon délire. Grâce à ma petite souffrance, le misanthrope disparaît, et la compagnie des autres j'apprécie, son nectar brûlant.
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